Proche de Léon Blum, Jules Renard, Marcel Pagnol, Lucien Guitry et de bien d’autres artistes, Tristan Bernard, de son vrai nom Paul Bernard, est connu pour ses romans, ses pièces de théâtre et ses mots croisés.
Il nait à Besançon en 1866, au sein d’une famille juive alsacienne. Il grandit dans un environnement intellectuellement stimulant. Fils d’architecte, il fait ses études au lycée Condorcet, puis à la faculté de droit. Après une courte carrière comme avocat, il se lance dans le monde des affaires. Il dirige une entreprise de fabrication d’objets en aluminium. Puis, Tristan Bernard est nommé directeur du vélodrome Buffalo, situé à Neuilly-sur-Seine, jusqu’en 1896.
Il prend pour pseudonyme Tristan, le nom d’un cheval sur lequel il avait misé avec succès, à l’époque de sa collaboration avec La Revue Blanche. Grâce aux presses de cette revue, il lance la publication du journal humoristique Le Chasseur de chevelures. Ses premières publications dans des revues littéraires lui valent une forte popularité, mais c’est au théâtre qu’il découvre véritablement sa voix.
En 1895 il écrit sa première pièce, Les pieds nickelés. Les comédies Le retour de Jérusalem ou Les femmes de Claude lui apporteront un succès durable. Durant sa carrière, Bernard a écrit plus d’une quarantaine de pièces. Son don pour le dialogue et sa capacité à saisir les nuances de la vie de tous les jours font de lui un dramaturge précieux. Mais son amour pour les mots ne s’arrête pas là.
Plus tard, dans les années 1920, Tristan Bernard se lance dans la création de mots croisés, un loisir en plein essor. Il se démarque par son approche divertissante aussi bien qu’intellectuelle. Bernard a su transformer les mots croisés en véritable art, alliant rigueur et créativité.
Le style de Bernard se caractérise par une subtile ironie et une capacité à jouer avec le sens des mots. Ses grilles font souvent référence à la culture populaire et à la littérature. Son œuvre de verbicruciste à concouru à la spécificité française des mots croisés.