Découvrez le parcours de Max Favalelli, créateur de mots croisés, juge emblématique de Des chiffres et des lettres et passionné de langue française.

Max Favalelli : portrait

Figure emblématique de la culture populaire française, Max Favalelli a marqué plusieurs générations grâce à son esprit affûté, son amour des mots et son élégance intellectuelle. Célèbre pour ses mots croisés publiés dans les plus grands journaux et pour son rôle dans l’émission culte « Des chiffres et des lettres », il est devenu une véritable référence dans le monde des jeux de lettres. On vous présente ce personnage.

Qui était Max Favelelli ?

Né dans la Nièvre en 1905, Max Favalelli s’est imposé au fil du XXe siècle comme l’une des figures les plus respectées dans le monde des mots et de la culture populaire française. Très tôt attiré par la langue, il entame sa carrière en tant que journaliste. Il collabore avec de grands titres de la presse écrite. Il y propose des grilles de mots croisés, souvent réputées pour leur finesse. Son nom est associé aux jeux ludiques, il est doué pour transformer un simple jeu de lettres en exercice, apprécié tant par les amateurs que par les débutants.

Pourtant discret, Max Favelelli a su prendre une place importante dans la valorisation de la culture générale. Il a su utiliser sa compréhension profonde de la langue et son souci de la transmission au service des Français à un moment où l’oral et l’écrit ont eu de l’importance dans les médias.

Le maître français des mots croisés

S’il est une discipline dans laquelle Max Favalelli a excellé avec une constance rare, c’est bien celle des mots croisés. Véritable artisan du langage, il a su faire de ce passe-temps intellectuel un art raffiné. Pendant plusieurs décennies, ses grilles ont accompagné les lecteurs de la presse française, leur offrant chaque semaine des défis à la fois stimulants et élégants.

Max Favalelli commence à publier ses premiers mots croisés dans les années 1930. Il collabore avec certains des journaux les plus influents de son époque. Son nom apparaît régulièrement dans les pages « jeux », et ses grilles sont très vite appréciées pour leur qualité constante et leur sens du détail. Contrairement à de nombreux créateurs anonymes de son temps, Favalelli signe ses grilles et devient une référence dans ce domaine. Les cruciverbistes aguerris savent qu’une « grille Favalelli » est synonyme d’équilibre : des définitions précises, des jeux de mots subtils, mais toujours une certaine accessibilité. Ce qui distingue Max Favalelli, c’est son style. Loin des grilles arbitraires ou mécaniques, il soigne chacune de ses définitions. Il privilégie l’humour fin, les clins d’œil culturels et double sens intelligent. Ses définitions ne se contentent pas de tester la mémoire ou le vocabulaire du joueur, elles invitent à réfléchir, à sourire, parfois même à s’étonner.

Max Favalelli n’était pas seulement un auteur de mots croisés : il a profondément marqué la culture du jeu de lettres en France. Il a inspiré de nombreux créateurs de grilles, professionnels ou amateurs, et contribué à faire reconnaître les mots croisés comme un véritable exercice intellectuel, bien au-delà du simple divertissement de vacances. Aujourd’hui encore, plusieurs dictionnaires de définitions croisées ou manuels d’apprentissage du jeu de mots citent son travail comme modèle de clarté et d’élégance. Il est souvent comparé à d’autres grands noms comme Georges Perec ou Pierre Desproges pour son amour de la langue, même si son style reste plus classique et épuré.

Une figure emblématique de la télévision française

L’émission « Des chiffres et des lettres », créée dans les années 1960 sous le titre initial “Le mot le plus long”, devient rapidement l’un des programmes les plus emblématiques du service public. Son rôle ? Vérifier les mots proposés, valider les solutions et expliquer les erreurs des candidats, toujours avec pédagogie. Il incarne un garant de la langue française, intervenant sans jamais imposer, mais en éclairant avec précision. Son calme, sa diction impeccable et son amour manifeste pour les mots en ont fait l’un des piliers de l’émission, aux côtés d’animateurs comme Patrice Laffont ou Laurent Romejko.

À une époque où les jeux télévisés privilégient souvent le spectaculaire, il défend un format sobre, intelligent et exigeant, sans jamais sombrer dans l’élitisme. Il contribue à donner à « Des chiffres et des lettres » son aura éducative, tout en rendant la langue française plus accessible au grand public. Son intervention dans chaque émission est brève, mais mémorable : un mot bien pesé, une correction juste, une remarque souriante. Il représente, à l’écran, la rigueur sans raideur, le savoir sans arrogance. La présence de Max Favalelli va constituer un record de longévité en témoignage de la confiance que le public lui accordait. Sa silhouette discrète, sa voix posée et ses lunettes rondes sont devenues familières à des millions de téléspectateurs. Même après son départ de l’émission, il reste dans la mémoire collective comme l’une des figures tutélaires du jeu télévisé éducatif en France.

Un auteur prolifique et défenseur de la langue

Tout au long de sa carrière, Favalelli a publié plusieurs recueils de mots croisés, souvent classés par niveaux ou thématiques. Ces publications témoignent de son style reconnaissable, fondé sur la clarté des définitions, l’élégance des formulations, et un respect profond du lecteur. Ses grilles ne trichaient jamais, mais elles demandaient une attention réelle au sens des mots, à leur double lecture.

Au-delà du jeu, Max Favalelli était un amoureux de la langue française dans ce qu’elle a de plus noble. Dans ses interventions écrites comme orales, il défendait l’importance de la précision lexicale, le goût du mot juste et la musicalité du Français. Il a continuellement pris position – de façon toujours posée – contre les anglicismes inutiles, les abus de langage ou la pauvreté lexicale des médias. Pour lui, défendre la langue, c’était aussi défendre une culture et une exigence intellectuelle, sans jamais être puriste ou réactionnaire.

Héritage et influence aujourd’hui

Favalelli est souvent cité comme l’un des pères fondateurs du mot croisé « à la française » : précis, ludique et exigeant. Sa méthode de définition, fondée sur la clarté, la logique et le goût du jeu de mots, inspire encore les nouveaux cruciverbistes, amateurs comme professionnels. Ses grilles sont utilisées comme modèles d’entraînement ou de perfectionnement. De nombreux verbicrucistes avouent lui devoir leur vocation. Il a contribué à donner ses lettres de noblesse à une discipline généralement sous-estimée, en montrant qu’on pouvait jouer tout en cultivant l’esprit. L’arrêt de Des chiffres et des lettres en 2024 marque la fin de 52 saisons de diffusion — une page se tourne pour le jeu télévisé intellectuel en France. Bien que Favalelli ait quitté l’émission en 1984, son empreinte demeure centrale : son style, sa rigueur et sa bienveillance ont défini une manière de présenter la langue à l’écran que nombre de fidèles téléspectateurs regretteront.

Conclusion

Max Favalelli a marqué durablement la culture française, entre presse, télévision et jeux de lettres. Figure emblématique de Des chiffres et des lettres, il a su transmettre l’amour des mots avec exigence et simplicité. L’arrêt de l’émission en 2024 renforce encore la portée de son héritage. Son nom reste associé à une époque où intelligence et pédagogie avaient toute leur place à l’écran. À travers ses grilles et ses livres, Favalelli continue d’inspirer les passionnés de langue et de jeux d’esprit.